"Apocalypse Now évoque la destruction systématique que nous causons à notre propre espèce. Ce titre parle de notre incapacité à nous entendre avec les “autres”, et de notre mépris envers ces derniers. Nous accélérons ainsi la fin de nos modes de vie par simple orgueil démesuré et auto-validation.” (James Kent)

Sur le clip, le réalisateur David Fitt ajoute : “Les paroles de “Apocalypse Now” m’ont fait réfléchir : à quoi ressemblerait la toute dernière guerre ? Un coup d'État ? Une guerre de tous contre tous ? Une guerre nucléaire ? Peut-être. C'est possible. Mais j'ai réalisé que ce que j'aimerais voir se produire serait une guerre des dirigeants du monde contre eux-mêmes. Cette guerre dont ils rêvent tous mais sont trop lâches pour la mener eux-mêmes. Ce serait la guerre ultime, à mon avis. Et c'est ce que j'ai voulu montrer. Après cela, on se demande : quelle serait la suite ? Et si les femmes prenaient le pouvoir ? Le pouvoir finirait-il par les consumer elles aussi ? Sommes-nous condamnés en tant qu'espèce ? C'est la question que je me pose et que je veux que les gens se posent avec moi.”

 

 

Avec Age of Aquarius, PERTURBATOR signe son œuvre la plus raffinée tant sur le plan musical que thématique. Si Lustful Sacraments (2021) abordait les addictions et les mauvaises habitudes, ce sixième album (qui voit des participations de Alcest, Author & Punisher ou encore Greta Link) explore la manière dont l'individualisme, le conflit et la guerre sont des forces sociétales dominantes et interdépendantes.

James développe “La première partie de Age of Aquarius est centrée sur le conflit. Sur la misanthropie et la violence qui sommeillent en chacun de nous. La seconde partie de l’album parle ensuite d’individualisme. Du fait de comprendre que la pensée de groupe ne mène nulle part et qu'avoir son propre libre arbitre est la chose la plus essentielle que nous ayons dans la vie.”

Et le moins qui puisse être dit est que le son balistique et militariste de PERTURBATOR s’accorde parfaitement avec ce fil rouge de l’agressivité humaine qui traverse de part en part Age Of Aquarius. Il poursuit “Nous vivons aujourd'hui dans un climat où les gens se divisent à propos de tout. Chaque débat est bilatéral, très extrême, très belliqueux, et les gens sont très attachés à la pensée de groupe : “il y a ce côté et il y a l’autre côté, et si vous n'êtes pas du mien, vous avez tort”.

Un questionnement froid et brutal porté par des titres de morceaux très évocateurs qui, en l’absence de paroles, transmettent principalement leurs ambiances et réflexions par le biais d'instruments. “J’aime concevoir chaque album comme un film. Toutes les pistes sont des scènes d’un seul et unique grand film”. La scène la plus violente est sans aucun doute “The Art Of War” qui témoigne des deux ans et demi que PERTURBATOR a passé à maîtriser et à élever inlassablement sa signature (il a écrit, enregistré, interprété, produit et mixé l'album lui-même, sans les voix et les paroles des invités). “The Art Of War” incarne le son même du départ au combat, et pourrait bien être la thèse centrale de l'album même “il s'agit plus d'une idée de guerre que d'un événement concret”.
S'il se peut fortement que nous soyons toujours en conflit en tant qu'espèce - que ce soit avec les autres ou avec nous-mêmes -, PERTURBATOR avec Age Of Aquarius fournit une bande-son adéquate à ces affrontements incessants.

Dans la foulée de cette sortie PERTURBATOR sera de retour sur les routes européennes. Une tournée en tête d’affiche, en compagnie de KÆLAN MIKLA et GOST, qui passera notamment par Le Bataclan deux nuits d’affilée.