Date de sortie : 13.06.2025
Label : ViciSolum Productions

Tracklist:

01. Darkness Embrace
02. Legion Strong
03. Setting Fire to Worthless
04. Häxa
05. Shedding Skin
06. Nightfire
07. The Sulphur Brigade (of the Morning Star)
08. Hills Painted Red

SIGNERI are:

Michael Brander – Vocals, Bass
Ulf Olars – Guitar
Lars Bergfält – Guitar
Jonas Arnberg – Drums, Brass & Organs

For more info visit:

https://www.facebook.com/people/Signeri/61550699487096
https://www.vicisolumrecords.com
https://www.facebook.com/vicisolumproductions

En résumé : SIGNERI fusionne black metal glacial, doom lourd et gothique ténébreux dans un rituel sonore hypnotique. Les contrastes saisissants entre hurlements abyssaux, arpèges aériens captivent.

 

Dans les profondeurs mystiques de Dalarna, terre suédoise imprégnée de légendes ancestrales, émerge SIGNERI avec un premier album éponyme. Cet album bien sombre fusionne la fureur glaciale du black metal avec la pesanteur du doom et l'élégance ténébreuse du metal gothique. Le quatuor formé de Michael Brander (chant/basse), Ulf Olars et Lars Bergfält (guitares), Jonas Arnberg (batterie/orgues/cuivres), nous invite à un rituel musical et occulte.

L'album s'ouvre sur "Darkness Embrace" où théâtralité et brutalité s'entrelacent avec des chœurs et des riffs tranchants. Cette dualité se retrouve sur l'ensemble des huit titres, créant une tension constante. Il y a toujours un jeu de contraste dans les chansons de SIGNERI. "Legion Strong" déploie une lourdeur oppressante avant d'exploser en déflagrations sombres, tandis que "Setting Fire to Worthless" joue avec un fort contraste entre passages en chant clair gothique et hurlements démoniaques, le tout porté par des guitares qui alternent entre attaques frontales et arpèges aériens.

"Häxa" (sorcière en suédois) offre l'un autre moment intense de cet album avec son introduction minimaliste et glaçante qui se transforme en litanie hypnotique. Sur "Shedding Skin", la violence des guitares trouve son contrepoids dans des breaks atmosphériques d'une douceur infinie, illustrant parfaitement la maîtrise des contrastes dont fait preuve le groupe. "Nightfire" enrichit la palette avec ses notes éthérées à la guitare qui planent au-dessus d'une mélodie mélancolique et déchirante. Tandis que "The Sulphur Brigade (of the Morning Star)" construit progressivement un chaos qui culmine dans un final qui vous laissera sans souffle. L'album se clôt avec "Hills Painted Red", percutant et direct.

La production, d'une clarté remarquable, a su conserver le côté rugueux du black metal. Les orgues ajoutent une dimension théâtrale à l'ensemble, tandis que la batterie alterne entre blasts éthérés et mid-tempos qui vous écrasent avec une précision implacable. Les guitares, véritables piliers, déploient une richesse de textures allant du riff doom lancinant aux déferlantes black metal les plus agressives.

Le chant de Michael Brander mérite une attention particulière. Principalement ancré dans la tradition black metal avec ses cris aiguisés ou caverneux, Michael Brander s'aventure parfois vers des territoires plus expérimentaux. Sur "Setting Fire to Worthless", ses passages en voix claire créent une atmosphère spectrale avant que la tempête vocale ne reprenne ses droits. Sur "Hills Painted Red", sa diction prend une dimension narrative presque prophétique, évoquant un prêcheur maudit délivrant ses visions de fin des temps.

Les textes, imprégnés d'occultisme et de spiritualité torturée, explorent un territoire où paganisme, mythologie nordique et introspection existentielle se rencontrent. "Häxa" dépeint ainsi des cérémonies ancestrales à travers des métaphores naturalistes saisissantes, tandis que "The Sulphur Brigade" plonge dans un imaginaire apocalyptique où révolte et désespoir se confondent.

Dans le paysage métal actuel, SIGNERI se distingue par une approche dans laquelle l'ambiance prime. On y retrouve certes des échos de Cradle of Filth dans la théâtralité, de Paradise Lost dans les mélodies lugubres, ou encore de Watain ou Satyricon dans l'intensité vocale, mais le groupe forge néanmoins une identité propre. SIGNERI trace sa voie sur un chemin sur lequel la mélancolie sert d’équilibre à la violence pure.

L’album Signeri est une œuvre remarquable dans le registre du métal occulte, portée par un jeu de contrastes sonores parfaitement maîtrisés et une atmosphère envoûtante. Entre héritage et innovation, le groupe suédois démontre qu'il est possible de respecter les codes tout en y insufflant une vision personnelle. Pour un premier album, le niveau de maturité et de maîtrise impressionne, annonçant un avenir prometteur pour le groupe.

SIGNERI pourrait bien devenir l'un des porte-étendards d'une nouvelle génération d'explorateurs des ténèbres. Signeri abolit les frontières entre mythes et réalité.

 Xavier